Cycle Histoire de la Tapisserie 2018-19


MARDI 8 MAI 2019  : visites de terrain


10h - LA LORIE

Visite guidée du château de la Lorie, par M. Etienne Vacquet qui a assuré le cycle de l’histoire de la Tapisserie.

Le Château de la Lorie présente une remarquable unité esthétique que l'on doit à     l’inspiration de ses propriétaires successifs et à leur souci de préserver sa cohérence au travers des évolutions qu'ils ont inspirées tant pour l'architecture que pour les aménagements extérieurs. 






Au château, bâti en 1632 par le grand prévôt d’Anjou, se sont adjoints, au fil du 18ème siècle, des bâtiments successifs regroupés autour de cinq grandes cours. En 1780, le marquis de la Lorie y ajoute la chapelle et le salon de marbre, meublé 


  fastueusement à l’abri de sa gracieuse coupole. (voir document joint)


  15h - MUSEE DE LA TAPISSERIE CONTEMPORAINE – ANGERS.


Visite guidée d'1h30 de l'exposition temporaire 

COLLECTIONS ! COLLECTIONS !



Cette exposition propose un parcours à la fois chronologique, historique et thématique, à partir d’œuvres des riches collections de tapisserie et d’art textile contemporain du musée (1965-2012).





Ce parcours commence au milieu des années 1960, années charnières pour l’art textile où se côtoient à la fois des artistes à l’expression « classique » et murale - Dom Robert, Jean Picart le Doux ou Robert Wogensky - et des artistes qui amorcent le mouvement de la « Nouvelle tapisserie » - Jagoda Buic, Thomas Gleb ou Josep Grau Garriga.

Les années 1970 sont montrées à travers des exemples particulièrement expressifs et significatifs d’artistes travaillant le volume et la matière - Maryn Varbanov, Olga de Amaral ou Pierre Daquin.


Pour les années 1980, l’attention se porte sur le travail des femmes artistes, très présentes dans cette décennie, telles Marie-Rose Lortet, Simone Pheulpin ou Artemis. Une incursion parmi les œuvres plus contemporaines permet une relecture de la création textile d’aujourd’hui (Jill Gallieni, Fanny Viollet, Marie-Noelle Fontan, Olga Boldyreff…).

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  Histoire de la Tapisserie : nouveau cycle animé par Etienne Vacquet, conservateur du patrimoine à la conservation départementale du Maine-et-Loire. 

Ce cycle, comprenant 3 séances,  les mardis 11 décembre 2018, 8 janvier 2019 et 5 février 2019, a commencé par un rappel de l'histoire et des techniques :



Les fils de trame supportent toute la tapisserie, ils sont entrecroisés par les fils de chaîne. Le licier (exécutant d'après un carton) travaille à l'envers et voit le dessin à travers les fils de la tapisserie.

Deux types de métiers sont utilisés et coexistent :

  - le métier de haute lice : (vertical) le licier a une main de libre, l'autre tire les fils.
 - le métier de basse lice : (horizontal) métier à pédales, qui permet de tirer les lices avec les pieds, en laissant les deux mains libres pour travailler.

    La tenture de Bayeux (1075) n'est pas une tapisserie, mais une broderie.
La tenture est un textile tendu pour accompagner une architecture. 
"Les églises ne sont pas des coquilles vides mais il faut penser au mobilier ; 
la tapisserie n'est pas un tableau mais un élément d'architecture pour rompre la verticalité des colonnes."

    Les croisés et visiteurs du Moyen Orient ramenaient des tissus; c'est pourquoi on trouve sur les premières tapisseries de l'époque médiévale une iconographie venant d'Orient. 
Puis les papes s'installent en Avignon. On utilisait des cloisons mobiles pour isoler. En 70 ans, on a acheté 400 tapis et tapisseries.

En Anjou, au XIVe siècle, Louis 1er d'Anjou, grand collectionneur, fait réaliser la tenture de l'Apocalypse : 144 mètres de long, sur 6 mètres de hauteur.
 L'inspiration vient sans doute du manuscrit de l'Apocalypse de Namur vers 1350, qui est conservé au grand séminaire de Namur. Elle est toujours visible dans la galerie spécialement construite dans l'enceinte du château d'Angers.

    Angers et Saumur sont riches en tapisseries, en particulier celles relatant la vie de Saint Florent et Saint Florian, longtemps exposées dans l'église Saint Pierre à Saumur et celles des belles collections sur la vie de la Vierge dans l'église N.D. de Nantilly.

   De grands artistes, comme Raphaël, ont créé des cartons pour des tapisseries : les actes des Apôtres entre autres.
    François 1er, fier du château de Fontainebleau, fait transcrire en tapisserie la grande galerie du château, pour l'offrir à Charles Quint.
   Henri II crée un atelier pour donner du travail aux orphelins.

   Henri IV crée la première manufacture au Louvre, pour les commandes royales.
   La manufacture des Gobelins devient une manufacture royale en 1664, favorisée par Colbert et dirigée par Charles Le Brun. 
   A cette époque, Paris supplante les Flandres.
  Durant tout le 17ème, de grands noms créent des cartons (Simon Vouet, Philippe de Champaigne...). Cela continuera au 18ème (Boucher, Van Loo, ...).

Spécialisation des ateliers :
       -  aux Gobelins : toutes les commandes sont celles du roi.
       -  à Beauvais : les commandes sont privées.

    Au 19ème, la tapisserie entre en concurrence avec le papier peint, technique moins coûteuse. Mais de grands noms signent encore les cartons (Horace Vernet – Gustave Moreau..). On augmente les teintes et on arrive à 36.000 couleurs !

    Après un sommeil de plusieurs années, grâce à Jean Lurçat qui a reçu un choc émotionnel en découvrant « l'Apocalypse » à Angers en 1938, c’est un renouveau, surtout après la seconde guerre mondiale, en 1947.

   Puis dans les années 1966-67, rébellion, rupture, la tapisserie devient sculpture. Les fils de chaîne et les fils de trame deviennent visibles. L'artiste est lui-même licier, parfois, comme Thomas Gleb.
  La tapisserie, ce n'est plus seulement du fil, mais des bandes de tissus, des fibres végétales...
  En 2005 les Gobelins ont innové en mettant les maquettes sur écran d'ordinateur !




ANDREE MESLIER-BELLARD