Le Café littéraire de l'été (2e partie)
"Un peu de lecture, ça
ne peut pas faire de mal" vous vous souvenez...
Fidèle à sa promesse du 15 juillet,
Rosanik Chaussis nous livre la suite de ses souvenirs du "Café litteraire" du mercredi 1er avril.
"Aujourd’hui, nous vous faisons partager notre bonheur de lecture à travers deux autres auteurs haïtiens contemporains : Yanick Lahens et Dany Laferrière.
"Aujourd’hui, nous vous faisons partager notre bonheur de lecture à travers deux autres auteurs haïtiens contemporains : Yanick Lahens et Dany Laferrière.
Yanick Lahens pour Bain de
Lune (prix Fémina 2014)
Yanick Lahens |
Yanick
Lahens vit à Port-au-Prince. Elle a fait ses études secondaires et
supérieures en France, avant de retourner en Haïti pour enseigner
la littérature à l’Université d’État jusqu’en 1995.
Longtemps professeur, mais aussi journaliste – elle a collaboré à
différentes revues et animé l’émission "Entre nous" à
Radio Haïti Inter.
Après avoir coordonné un temps les
activités d’une plateforme de la société civile – son action a
été saluée en 2007 par le Collectif féminin haïtien –, elle
est désormais cofondatrice de l’Association des écrivains
haïtiens, qui lutte contre l’illettrisme. Elle a également créé, en 2008, "Action pour le changement" (APC), destiné à former les jeunes générations aux stratégies de développement durable, à les sensibiliser à des questions d’intérêt national et à renforcer le lien social, notamment à travers la réalisation de courts-métrages.
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Yanick Lahens |
En 1998, elle a dirigé le projet "la Route de l’esclavage", qui s’intéressait à la problématique de l’esclavage, en Haïti, à travers les sciences et les arts.
Elle publie en 2008 "La Couleur de l’aube", qui est distingué par plusieurs prix (prix du livre RFO 2009, prix littéraire Richelieu de la Francophonie 2009, prix Mille pages 2008).
Son roman "Bain de
Lune"
Depuis la parution de La Couleur de l'aube (2008, prix RFO 2009), Yanick Lahens porte en elle le grand roman de la terre haïtienne qu’est Bain de lune.
Depuis la parution de La Couleur de l'aube (2008, prix RFO 2009), Yanick Lahens porte en elle le grand roman de la terre haïtienne qu’est Bain de lune.
« Après trois jours de
tempête, un pêcheur découvre, échouée sur la grève, une jeune
fille qui semble avoir réchappé à une grande violence. La voix de
la naufragée s'élève, qui en appelle à tous les dieux du vaudou
et à ses ancêtres, pour tenter de comprendre comment et pourquoi
elle s'est retrouvée là. Cette voix expirante viendra scander
l'ample roman familial que déploie Yanick Lahens, convoquant les
trois générations qui ont précédé la jeune femme afin d'élucider
le double mystère de son agression et de son identité.
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l'anse bleue |
Les Lafleur ont toujours vécu à
Anse Bleue, un village d'Haïti où la terre et les eaux se
confondent. Entre eux et les Mésidor, devenus les seigneurs des
lieux, les liens sont anciens, et le ressentiment aussi. Il date du
temps où les Mésidor ont fait main basse sur toutes les bonnes
terres de la région. Quand, au marché, Tertulien Mésidor
s'arrête comme foudroyé devant l'étal d'Olmène (une Lafleur),
l'attirance est réciproque. L'histoire de ces deux-là va s'écrire
à rebours des idées reçues sur les femmes soumises et les hommes
prédateurs.
Mais, dans cette île également balayée par les ouragans politiques, des rumeurs de terreur et de mort ne tardent pas à s'élever. Un voile sombre s'abat pour longtemps sur Anse Bleue.
Pour dire le monde nouveau, celui des fratries déchirées, des déprédations, de l'opportunisme politique, Yanick Lahens s'en remet au chœur immémorial des paysans : eux ne sont pas dupes, qui se fient aux seules puissances souterraines. »
Leurs mots puissants, magiques, donnent à ce roman magistral une violente beauté.
Mais, dans cette île également balayée par les ouragans politiques, des rumeurs de terreur et de mort ne tardent pas à s'élever. Un voile sombre s'abat pour longtemps sur Anse Bleue.
Pour dire le monde nouveau, celui des fratries déchirées, des déprédations, de l'opportunisme politique, Yanick Lahens s'en remet au chœur immémorial des paysans : eux ne sont pas dupes, qui se fient aux seules puissances souterraines. »
Leurs mots puissants, magiques, donnent à ce roman magistral une violente beauté.
Dany
Laferrière pour « Tout bouge autour de moi »
(académicien, prix Médicis 2009
avec L’énigme du retour) ![]() |
Dany Laferrière |
D'abord journaliste au Petit samedi soir, il quitte Haïti pour Montréal en 1976 à la suite de l'assassinat de son ami Raymond Gasner.
C'est au Québec, en 1985, qu'il connaît le succès avec son premier roman « Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer ». Il enchaîne alors les romans, parmi lesquels « Le Goût des jeunes filles » en 1992 et « La Chair du maître » en 1997, une œuvre qu'il considère comme « une autobiographie américaine ».
Ses romans ont été récompensés par de nombreux prix :
le prix Carbet 1991 pour « L' Odeur du café »,
le prix Carbet des lycéens 2000 pour « Le Cri des oiseaux fous »
et le prix RFO du livre 2002 pour son roman « Cette grenade dans la main du jeune nègre est-elle une arme ou un fruit ? ».
L'écrivain touche aussi au cinéma, en tirant des scénarios de certains de ses romans. C'est le cas pour » faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer » réalisé par Jacques W. Benoît en 1989 et « Le Goût des jeunes filles » (‘On the Verge of a Fever') de John L'Ecuyer en 2004.

Ecrivain prolifique, fidèle au
roman, il signe « Vers le sud » en 2006, puis
«Je
suis un écrivain japonais » en 2008 et « L'
Enigme du retour » en 2009 qui reçoit le Prix Médicis.
Son roman
« Tout bouge autour de
moi »
Dany Laferrière se trouvait en Haïti lors du tremblement de terre du 12 janvier 2010 pour le Festival littéraire « Les Etonnants Voyageurs ». Il rentre à Montréal où il est nommé le 17 janvier la Personnalité de l'année 2009 au Gala Excellence La Presse/Radio-Canada.
Dany Laferrière se trouvait en Haïti lors du tremblement de terre du 12 janvier 2010 pour le Festival littéraire « Les Etonnants Voyageurs ». Il rentre à Montréal où il est nommé le 17 janvier la Personnalité de l'année 2009 au Gala Excellence La Presse/Radio-Canada.
Palais présidentiel Haiti |
Un an après
le séisme, il témoigne de ce qu'il a vécu en Haïti. L’écriture
simple, directe et authentique de Dany
Laferrière touche au
cœur tout autant qu'à l’intelligence et à la raison. Son
témoignage sensible et instructif fait découvrir Haïti et ses
habitants, son histoire, sa vie quotidienne, ses artistes, ses
religions.
Une sorte d'intimité qui prend par la main et parle sans
jamais ennuyer. Elle livre des instants de vérité et d'humanité
touchants.
Par ses
écrits, Dany
Laferrière nous
invite à changer notre
regard sur ce pays et ses habitants, à ne pas se focaliser seulement
sur sa pauvreté endémique, sur les catastrophes naturelles
régulières, sur les dictatures qui se sont succédées…. mais
reconnaître un peuple fort, fier, courageux, attachant qui, au-delà
de survivre, désire continuer à écrire son histoire et son avenir
avec dignité, force et bonne humeur."
R.C.